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Pour moi, photographier : c'est écrire avec les yeux ; c'est capter l'instant, qu'il soit réel ou imaginaire, mis en scène ou non ; c'est tenter de le retenir, de l'épingler tel un papillon pour l'éternité ; c'est le coucher sur support graphique argentique, me refusant pour le moment à travailler en numérique.
Retravailler sur mes tirages s'inscrit dans une volonté de création, entrouvrant des portes qui mènent ça et là, acceptant la non maîtrise du geste, de la couleur, acceptant la part d'aléatoire du travail effectué et ce, dans une quête essentiellement ludique ou onirique, couleur multiplicité, laissant chacun libre de toute interprétation.
Mes nus masculins, mes scènes orientales, mes portraits ou instantanés au cœur des Gay-prides se croisent au fil de mes expositions et parfois même se complètent dans un jeu de miroirs.
Quelques mots sur mes nus masculins : oser la couleur du cœur, oser la sensualité, voire l'ambiguïté, magnifier les regards et les corps offerts, retenus et pudiques tout à la fois.
Mes acharnements d'encre et de gouache sont autant de geste d'amour à l'égard des garçons qui croisent mon objectif. Mes techniques évoluent parfois, mes thémathiques aussi et ce, au fil des années, mais elles demeurent au service de la beauté insolent ou discrète, inhérente à chacun, au service de mes fantasmes et de mes rêves, couleur coquelicot ou lagon bleu.
Un jour sans image est un jour sans soleil.
Michel Guillaume, 2004
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